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définition :

Le karaté est basé sur des techniques de percussion utilisant l'ensemble des armes naturelles du corps (doigts, mains ouvertes et fermées, avants bras, pieds, tibias, coudes, genoux, tête, épaules ...) en vue de bloquer les attaques adverses et/ou d'attaquer.

Les techniques regroupent des parades, des esquives, des balayages, des projections et de clés. Des nuances de contenus techniques sont relativement marquées en fonction du style (shōtōkan, wadō-ryū, shitō-ryū, gojū-ryū...).

Pour acquérir la maîtrise de ces techniques en combat, l'enseignement comporte trois domaines d'étude complémentaires : le kihon (基本), les kata ( ou ) et le kumite (組手).

  • Le kihon consiste à répéter individuellement et la plupart du temps en groupe des techniques, positions et déplacements. Pratiqué avec un partenaire de façon codifiée, on parle alors de kihon-kumite.
  • Le kata (qui signifie « forme ») est un enchaînement codifié et stéréotypé de techniques ayant pour but la formation du corps et l'acquisition d'automatismes, ainsi que la transmission de stratégies. Le kata déborde l'aspect purement technique en permettant au pratiquant, par de très nombreuses répétitions, de tendre vers la perfection du geste et surtout de faire l'expérience de l'esprit.
  • Le dernier domaine est le kumite ou combat. Littéralement cela signifie « grouper les mains », c'est-à-dire travailler en groupe et non plus tout seul. Cette notion de kumite peut prendre de multiples formes en karaté de la plus codifiée à la forme la plus libre. Le combat peut être pré-défini (kihon-kumite), fixé à un nombre d'attaque précis (ippon kumite pour une attaque, sambon kumite pour trois attaques…), dit souple (jū kumite), sans contact (kunde kumite) ou libre (jiyū kumite).

(rf wikipédia)

 

 

Extrait du livre de Gichin Funakoshi : "Karate-do ma Voie, ma Vie

 

    

 

L’un des trois Grands Maîtres Fondateurs de l’ère moderne du Budô se confie au lecteur.

D’anecdotes en anecdotes, drôles, amères, et inspirées, qui nous transportent pour notre plaisir dans un Japon d’un autre temps, Maître Funakoshi nous instruit sur la signification profonde du Budo.

 

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Chapitre sixième

POINTS IMPORTANTS

Six règles

Il est évident que la meilleure façon de comprendre le karaté n’est pas seulement de pratiquer les Kata mais également d’avoir une idée assez précise du sens de chacun d’entre eux. Cependant, dans Karatedô kyôhan, j’ai déjà assez longuement traité des kata qui par ailleurs ne constituent pas la matière de ce livre. Je me contenterai donc de mentionner six règles dont la stricte observation est absolument nécessaire à quiconque désire comprendre la nature de l’Art.

(Bien que Maître Funakoshi parle de six règles, la numéro trois est inexplicablement manquante.)

1. L’entraînement doit être pour vous une affaire extrêmement sérieuse, aussi sérieuse que la mort. Par là, je ne signifie pas que vous devez être raisonnablement assidu ou modérément appliqué. Je veux dire que vous devez toujours garder votre adversaire à l’esprit, que vous soyez assis ou debout, que vous marchiez ou que vous leviez les bras. Si vous devez frapper en combat, vous devez être convaincu que ce coup sera décisif. Si vous faites une erreur, ayez conscience que vous avez perdu. Et soyez toujours prêts à une telle éventualité. Vous pouvez vous entraîner longtemps, très longtemps mais si vous vous contentez de bouger vos mains et pieds, de sauter et de fléchir comme une marionnette, il n’y aura pas beaucoup de différence entre votre Karaté et la danse. Vous n’atteindrez jamais l’essentiel ; vous n’aurez pas réussi à saisir la quintessence du karatedô. L’Art demande une discipline aussi rigoureuse que la vie, lutte quotidienne pour la survie. Ne pas miser sur une seconde chance est la condition du succès.

2. Entraînez-vous corps et âme sans vous soucier de la théorie. Bien souvent un homme à qui manque cette qualité essentielle de sérieux se réfugiera dans la théorie. D’autres s’écrient avec un soupir de lassitude au bout de deux mois de pratique d’un Kata « Malgré tous mes efforts, je n’y arrive pas. Que dois-je faire » Deux mois ! Comment pourrait-on maîtriser un Kata en deux mois Kibadachi, par exemple, semble une position extrêmement facile, mais elle est, en fait, difficile à maîtriser. Il faut plus d’une année de pratique quotidienne pour que ses pieds deviennent aussi lourds que du plomb. Quelle idiotie, vraiment, de se plaindre d’être incapable de maîtriser un Kata au bout de deux mois ! La véritable pratique se passe de mots, il lui faut l’engagement total du corps. D’autres ont maîtrisé le Kata que vous pratiquez. Alors, pourquoi n’y arrivez-vous pas Qu’est-ce qui n’est pas juste Ce sont les questions que vous devez vous poser. Puis il faut vous entraîner jusqu’à l’épuisement et recommencer encore avec la même intransigeance. Vous oublierez très vite ce que vous aurez appris oralement mais vous vous rappellerez pour le restant de vos jours ce que vous aurez appris avec tout votre corps. Le karatedô comprend un si grand nombre de formes et de techniques que personne n’est capable de les assimiler rapidement. D’autant plus qu’elles sont toutes si intimement liées qu’il est impossible de se souvenir de toutes, de toutes les comprendre, tant qu’on n’a pas parfaitement maîtrisé chacune d’elles. Quelle que soit votre engagement, maîtriser une technique, c’est aussi comprendre comment elle s’intègre dans le système tout entier, comment, en d’autres termes, plus de trente Kata peuvent être finalement concentrés en quelques formes fondamentales. Si donc vous possédez bien un Kata, vous comprendrez bientôt tous les autres. [...]

4. Evitez la suffisance et le dogmatisme. Celui qui parle d’un ton supérieur ou marche en plastronnant dans les rues comme si elles lui appartenaient, celui là ne sera jamais vraiment respecté même s’il possède d’indéniables compétences. Les vantardises d’un incapable sont encore plus absurdes, or, en karate, c’est généralement le débutant qui ne résiste pas à se mettre en valeur et à fanfaronner. Il déshonore ainsi non seulement son nom mais aussi l’Art qu’il a choisi.

5. Evitez de vous tromper sur vous-même et adopter le savoir-faire de vos camarades. Quand vous remarquez des points forts chez d’autres pratiquants, essayez de les incorporer à votre propre technique. Et si le débutant que vous observez semble travailler en dessous de ses possibilités, demandez-vous si vous-même ne manquez pas de sérieux dans votre pratique. Nous avons tous des qualités et des défauts ; l’homme sage cherche à égaler les qualités qu’il trouve chez les autres et à éviter leurs défauts.

6. Respectez les règles de la morale dans votre vie quotidienne, en public comme en privé. Et observez ses principes scrupuleusement. Les arts martiaux et plus particulièrement le karatedô permettent des progrès assez rapides certains débutants deviendront de meilleurs karateka que leur professeur. Or j’entends les enseignants qualifier trop fréquemment les pratiquants de Oshiego, élève, de Montei, partisan, de Deshi, disciple, ou encore de Kohai, jeune. Je pense qu’il conviendrait d’éviter un tel vocabulaire qui sera désuet le jour où l’élève aura dépassé le maître. L’enseignant risque de tomber dans l’orgueil et d’oublier que le jeune homme auquel il s’adresse avec arrogance non seulement le rattrapera mais le dépassement dans l’Art du Karate ou dans d’autres domaines de l’existence. La fable célèbre du lièvre et la tortue ne s’applique pas uniquement aux enfants. Je dis souvent à mes jeunes collègues que personne ne peut atteindre la perfection en Karatedô sans avoir compris qu’il s’agit, par dessus tout, d’une foi, d’une voie. Quand un homme se lance dans une entreprise, il prie avec ferveur pour sa réussite. Il sait aussi qu’il a besoin de l’aide des autres, car on n’atteint jamais le succès seul. Le Karateka, en offrant son aide et en acceptant celle des autres, apprend à donner à l’Art la dimension d’une foi. Celle-ci nourrit sa pratique et lui permet de comprendre la véritable signification du karatedô. Le nouveau vocabulaire en usage parmi les jeunes karateka que j’ai récemment entendus jitsuryoku-gata, une personne vraiment capable, ou sentô-gata, un homme de guerre, ou jissen-gata, un véritable homme de combat, est absurde et puéril. Je voudrais bien avoir tort mais ces termes me semblent témoigner d’une ignorance totale de l’Art. Le karatedô vise le perfectionnement tant de l’esprit que du corps et les louanges des seules prouesses physiques doivent être bannies. Comme le saint bouddhiste Nichiren l’a dit si justement, on n’étudie pas les sutras en les lisant seulement avec les yeux mais aussi avec l’âme. Un pratiquant du Karatedô devrait avoir constamment à l’esprit ce judicieux précepte.

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Extrait de Karate-dô - ma Voie, ma Vie

Gichin Funakoshi

Editions BUDOSTORE

La Budothèque

(rf JKA)